PRES DE 250.000 ANIMAUX utilisés pour des expériences en 2015

S.E.A. a envoyé un communiqué de presse relatif aux statistiques d’utilisation des animaux en Wallonie.

Nous regrettons de n’avoir pas été contactés pour donner des précisions sur ces chiffres car nous participons au groupe de travail sur les alternatives qui donnera lieu à un colloque, le 22 novembre.
S.E.A. fera partie des intervenants lors de ce colloque.

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Le nombre d’animaux réutilisés en laboratoire est passé de 1.135 à 15.240 en un an

En 2015, 234.258 animaux ont été sacrifiés dans des laboratoi­res, d’après les statistiques sur l’expérimentation animale du Service Public de Wallonie. Quels sont les animaux qui passent par les établissements wallons ? Principalement des rongeurs (61,29 %), des poissons (19,42 %), des lapins (17,71 %) mais aussi des vaches, des porcs, des oiseaux, des chevaux et même des lamas. Ces chiffres sons basés sur ceux communiqués par les 77 établissements agréés pour réa­liser des essais sur des animaux.

On constate que l’expérimenta­tion animale est légèrement en baisse par rapport à 2014, où 286.252 rongeurs, vaches, chats et autres amis de l’homme sont passés par des laboratoires wal­lons. « 50.000 animaux en moins sont passés par des laboratoires en 2015. C’est un progrès mais le problème, c’est que ces chiffres fluc­tuent chaque année. li n’y a pas de diminution constante. Cette fois-ci, c’est un coup de chance : tout dé­pend du nombre d’animaux dont les différents établissements ont besoin pour faire des tests. Mais ce qui reste constant d’une année à l’autre, c’est qu’on donne carte blanche à l’industrie, qui décide el­le-même si elle va utiliser 100.000, 200.000 ou 500.000 animaux dans des expériences », déplore­-t-on chez Gaia, l’association belge de défense des droits des animaux, qui souligne que rien n’est communiqué sur le degré de souffrance des animaux. Du côté du ministre Di Antonio (CDH), en charge du Bien-être animal, on justifie le recours à ces expériences pour le bien de l’avancée des recherches dans le domaine médical, notamment sur le cancer. « Les tests menés sur des animaux sont tolérés mais en dernier recours, c’est-à-dire unique­ment lorsque la santé humaine est enjeu. Le ministre est contre l’expé­rimentation futile et non-nécessaire », indique Marie Minet, por­te-parole de Carlo Di Antonio.

Toujours selon les statistiques du Service Public de Wallonie, le nombre d’animaux dits réutilisés fait par contre un bond specta­culaire : il est passé de 1.135 en 2014 à 15.420 en 2015. Selon l’ASBL Suppression des expérien­ces sur l’animal (SEA), qui quali­fie ces expériences multiples de « honteuses et intensément tristes », nos compagnons à poils et plu­mes subissent des expériences successives et des souffrances ré­pétées. Dans un communiqué, l’association rappelle que ces chiffres représentent de grandes souffrances et, à terme, la mort.
Par contre, aucun essai n’a été réalisé sur des primates. En 2008, 42 singes avaient fait l’ob­jet de tests dans des laboratoires.
Les expériences sur les chiens et les chats ont également diminué : 8 chats et 61 chiens sont passés par les labos wallons. Une situation qui réjouit Gaia. « Nous dé­plorons que ces animaux, qui sont prés de nous au quotidien, qui Vi­vent dans nos maisons, soient encore utilisés en laboratoire. Mais Il y a du progrès à ce niveau-la. Quand on voit que seulement 8 chats ont été utilisés, c’est bien la preuve qu’on pourrait se passer de les utiliser pour des essais ! » D’après le cabinet Di Antonio, les chiens sont les seuls animaux qui ne font pas l’objet d’expé­riences à des fins médicales pour les humains mais bien pour leurs congénères. « Seuls des mé­dicaments ou des aliments pour chiens sont testés sur eux. Par exemple, des médicaments con­tre le diabète », indique Marie Minet.

Sarah Freres

« Au nom de la science, TOUT EST PERMIS »

L’expérimentation animale pour des
produits de nettoyage est toujours légale

En 2015, 55 établissements ont eu recours à des tests ani­maliers, pratiques dénoncées par de nombreuses associa­tions. Ainsi, nos amis les ron­geurs, pour ne citer qu’eux, sont généralement utilisés pour développer et contrôler
les produits de santé, comme les médicaments (par exemple, les traitements contre le can­cer) ou les vaccins.
Ou encore dans le cadre d’ex­périences dans la recherche fondamentale appliquée au sein de nombreuses universi­tés, comme celle de Liège. Dans le Brabant wallon, des entreprises pharmaceutiques comme GSK, Janssens Pharmaceutical et Johnson & Johnson testent également des animaux.
D’après les statistiques du Service Public de Wallonie, la recherche fondamentale – notamment en oncologie, sur le système respiratoire ou le mé­tabolisme utilise surtout des poissons (54 % de tous les ani­maux utilisés en recherche fondamentale) et des souris
( 41 % d’entre eux).
La recherche appliquée a eu recours à 4.692 animaux pour faire avancer la lutte contre le cancer, 15.960 pour les trou­bles infectieux chez l’homme et 1.192 pour les troubles nerveux et mentaux chez l’homme.

EN CE QUI CONCERNE l’industrie, les essais sur des animaux par les entreprises cosmétiques sont interdits en Belgique de­puis 2013, tout comme dans le reste de l’Europe. L’expérimen­tation animale est en revanche toujours légale pour tout ce qui touche aux produits ménagers. Dans un communiqué de presse datant de mars 2015, le ministre
Di Antonio souhaitait « que l’Union européenne envisage dés à présent d’étendre la mesure ( d’interdiction totale des tests sur animaux pour les produits cosmétiques, NdlR) aux produits d’entretien ». Une situation qui, selon Gaia, n’a pas bougé d’un poil. « Au nom de la science, tout est permis ! », se révolte l’association.
Autre fait dénoncé par Suppression des Expériences sur l’Animal : depuis 2009, la loi prévoit la création d’un Centre belge des méthodes alternatives à l’expé­rimentation animale dont l’ob­jectif est de stimuler la recher­che, le développement et la vali­dation notamment par l’intermédiaire de tests de fiabi­lité et d’utilité, des méthodes al­ternatives à l’expérimentation animale. « Ce projet n’a toujours pas abouti, alors qu’il est prévu dans la loi depuis 5 ans », critique­-t-on chez Gaia.

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