Recherche : 5G – Nous ne voulons pas financer la souffrance !
La possible utilisation de la 5G a récemment donné lieu à des commentaires de partisans et d’opposants quant à cette technologie.
Le Dr Jacques Vanderstraeten, membredu Conseil supérieur de la santé et expert auprès de l’OMS, fait référence à une étude menée sur des rats et publiée par le National Toxicology Program américain pour justifier la nécessité de mener d’avantage de recherches : Environ 300 rats ont été exposés leur vie entière, 9 heures par jour, à des ondes GSM 2G/3G. Ces doses pouvaient atteindre 6W/kg (les limites d’exposition pour un téléphone portable étant fixées à 2W/kg). L’étude a mis en évidence l’apparition de certains cancers (des schwannomes). 1
Selon Jacques Vanderstraeten, cette étude encouragerait d’avantage de recherches qu’il définit comme : « un projet d’expérimentation originale et novatrice pour tester les effets de la 5G ».
La lecture d’une publication de Mr Vanderstraeten pose question : En ce qui concerne les radiofréquences (GSM, wifi, etc.), la dosimétrie d’une part est extrêmement aléatoire. (…) D’autre part, toute observation faite sur les rongeurs ne peut être extrapolée à l’Homme que moyennant l’application d’un facteur correctif à l’intensité d’exposition concernée. Or la valeur exacte de ce facteur reste incertaine. 2
Pourquoi serait-il donc nécessaire de recourir aux tests sur animaux ? D’autant plus, que les données humaines devraient suffire à appliquer le principe de précaution. L’OMS / Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a depuis 2011 classé les champs électromagnétiques de radiofréquence comme potentiellement cancérigènes pour l’homme (groupe 2B), sur la base d’un risque accru de gliome, un type malin de cancer du cerveau, associé à utilisation du téléphone sans fil. 3
Or, l’examen de publications récentes de Mr Vanderstraeten met en évidence l’utilisation de rongeurs. Son « projet novateur » pour lequel il sollicite de façon pressante un financement de l’Etat consiste-t-il en l’utilisation d’une méthode qu’il définit lui-même comme non extrapolable à l’homme ? 4
Celui-ci se dit confronté « aux sempiternelles difficultés inhérentes à l’obtention de fonds pour la recherche » en Belgique, « à la lourdeur des démarches, aux deadlines implacables, à la compétition avec d’autres projets, au délai d’obtention de fonds, etc. ».
Et il poursuit : « Faudra-t-il dès lors demander ces fonds à l’étranger ? Pour un précédent projet, c’est, personnellement, aux Etats-Unis que j’en avais finalement obtenus. Et ici, nous envisageons, mais sans trop y croire, d’en demander aux Français… »
Jacques Vanderstraeten oublie-t-il que le contribuable belge est le grand financier de la recherche et qu’il souhaite que son argent soit utilisé a bon escient ?
Une grande majorité de la population est opposée à l’expérimentation animale et ne veut pas devenir la complice involontaire des souffrances infligées aux animaux. Des expériences, dont les chercheurs eux-mêmes admettent l’inutilité, devraient être financées sans discernement pas nos responsables politiques ? En tant que contributeurs, nous ne pouvons l’accepter et ne pouvons qu’être satisfaits de l’attitude de certains de nos politiques qui ont fait le choix d’encourager une recherche fiable, sans animaux.
Au nom des citoyens et amis des animaux belges,
ASBL S.E.A. – Suppression des Expériences sur l’Animal
Solange T’KINT. 0497 62 00 89
- https://www.numerikare.be/fr/actualites/e-health/la-5g-sujet-sensible-pour-le-premier-workshop-citoyen-de-bhct.html
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Rev. Med. Brux. 2019 ; 40 : 339-44.
Enfin, toute observation faite chez le rongeur (animal Rev Med Brux – 2019 341 de laboratoire par excellence) ne peut être extrapolée à l’Homme que moyennant l’application d’un facteur de proportionnalité. En effet, l’unité du DAS (W/kg) est aussi celle du métabolisme. L’intensité de celui-ci détermine donc le niveau de » bruit » qui doit être surmonté pour qu’un GSM, par exemple, puisse causer une augmentation de température dans les tissus. Or le métabolisme basal chez le rongeur est plus élevé que chez l’Homme. La conséquence en est qu’un échauffement de ≥ 1°C existera déjà chez l’Homme pour un DAS de 4W/kg1 alors que chez le rongeur il nécessitera un DAS plus élevé, entre 10 à 12 W/kg chez le rat et au-delà de 12 W/kg chez la souris2 . Mais la valeur exacte du facteur de proportionnalité à appliquer reste cependant encore inconnue.
- https://www.iarc.fr/wp-content/uploads/2018/07/pr208_E.pdf
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Les tests sur animaux sont peu concluants et parfois contradictoires. Une étude phare aux Etats-Unis sur l’impact de la 2G et la 3G, publiée en 2018, montre qu’une surexposition augmente le taux de cancers chez les rats mâles, mais pas chez les rats femelles, ni chez les souris. André Ménache, Vétérinaire et conseiller scientifique de l’association Antidote Europe ET Dr Roland Cash, Médecin, consultant en économie de santé et santé publique, L’Humanité, 14 octobre 2019.
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