La recherche animale danoise annonce un « effet domino » et peut-être davantage

Un article récemment publié par une équipe de scientifiques au Danemark (1) suggère que la recherche animale subit l’«effet domino», c’est-à-dire que l’interdiction d’utiliser l’animal dans la recherche va toucher une espèce animale après l’autre. Ceci est dû, en grande partie, à une forte mobilisation de l’opinion publique. Ainsi, les scientifiques danois proposent désormais d’utiliser des porcs plutôt que des singes parce qu’ils considèrent l’utilisation des porcs comme moins controversée.

« L’effet domino » a débuté le 18 novembre 2015, lorsque Francis Collins, directeur du National Institutes of Health aux Etats-Unis, a déclaré que son organisation «ne financera plus la recherche biomédicale sur les chimpanzés» (2). Cette décision découlait à la fois de la pression de l’opinion publique et d’un rapport scientifique officiel. Après le chimpanzé, l’animal le plus proche de l’homme est le singe. Cependant, on constate déjà que l’opinion publique n’accepte pas plus la recherche sur les singes comme nous le montre l’exemple de l’Université de Radboud aux Pays-Bas, qui met fin à toute recherche sur les primates en 2017 (3).

Les chercheurs sur les animaux au Danemark comptent donc, par anticipation, utiliser davantage le cochon pour remplacer le singe. Il est clair que cette décision n’est pas fondée sur une argumentation scientifique mais prise plutôt par crainte de l’opinion publique.

Chimpanzees at Chimp Haven are often seen grooming and playing with one another. Chimp Haven

Les humains et les singes sont séparés par 25 millions d’années d’évolution, ce qui explique pourquoi le singe est génétiquement si différent de l’homme. Et les humains et les porcs sont séparés par environ 80 millions d’années d’évolution.

Au lieu de continuer à gaspiller des ressources précieuses et des vies animales, les scientifiques devraient plutôt se focaliser sur des méthodes de recherche directement applicables à l’homme, une évidence à l’ère de la connaissance du génome humain. La société se réveille enfin du fait que des milliards d’euros dépensés et des millions de vies animales perdues n’ont pas abouti aux résultats escomptés en matière de santé humaine. La communauté scientifique ferait bien de tenir compte de cette prise de conscience avant que l’effet domino se transforme en tsunami d’opinion publique.

Références bibliographiques :

1. http://www.wyczy.ane.pl/pdf/7620.pdf
2. https://www.nih.gov/about-nih/who-we-are/nih-director/statements/nih-will-no-longer-support-biomedical-research-chimpanzees
3. http://voxweb.nl/international/give-laboratory-monkeys-a-humane-retirement

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