STATISTIQUES 2021- ANIMAUX D’EXPERIENCE – BRUXELLES

La Région de Bruxelles capitale vient de publier les statistiques de 2021 relatives à l’utilisation des animaux d’expérience. [1]   Malgré la soi-disant volonté des expérimentateurs de diminuer le nombre d’animaux utilisés, les chiffres sont quasiment stationnaires. En 2021, 55.473 animaux ont été mis à mort dans les laboratoires bruxellois (soit une diminution de 0,39 % par rapport à 2020 où 55.688 animaux avaient été sacrifiés).

Ces expérimentations ont été menées principalement en recherche fondamentale (68,04 % correspondant à 37.743 animaux), dans le secteur de la recherche translationnelle et appliquée, notamment pour élaborer des produits (15,56 % – 8.630 animaux) dans le domaine de l’utilisation réglementaire et la production de routine (13,70 % – 7.602 animaux).

Les colonies d’animaux génétiquement modifiées, c.à.d. destinés à développer des maladies et affections) comportent 1.374 animaux (2,48 %).

De grandes souffrances

Les souffrances endurées par ces animaux sont laissées à l’appréciation des chercheurs eux-mêmes qui les qualifient de légères, modérées ou sévères.

Les expérimentations dites d’une « sévère gravité », c.a.d. provoquant de grandes souffrances et pouvant entraîner la mort au cours de l’expérience, sont en augmentation. Elles ont été pratiquées sur 11.703 animaux en 2021 (11.238 animaux en 2020) utilisés principalement en recherche fondamentale (65,05 % des expériences de « gravité sévère »).

En matière de souffrance, la région de Bruxelles est le « mauvais élève » puisque la proportion des expériences entraînant de grandes souffrances y est de 21,10 %. Elle est supérieure à la moyenne européenne qui est de 10 %.

Indépendamment de la douleur infligée aux animaux et du problème plus général de la transposition des résultats de l’animal à l’homme, on peut se poser la question de l’utilité de certaines expériences menées depuis des décennies dans des laboratoires.

A titre d’exemple, récemment, [2] un chercheur de l’ULB faisait état des recherches menées dans son laboratoire. On y voyait des souris rendues dépendantes aux drogues tenues d’effectuer des parcours qui permettaient, selon lui, de constater que la dépendance aux drogues affecte leurs capacités d’apprentissage. [3]

Selon lui, cette expérience ne peut pas être pratiquée sur des êtres humains pour des raisons éthiques mais il va donc la poursuivre sur des souris.

On peut lui poser quelques questions à ce propos :

  1. L’univers compte-t-il si peu de personnes dépendantes aux drogues pour qu’il faille recourir à des souris pour étudier ce phénomène ?
  2. Quelle est la ressemblance la plus frappante entre des souris et des drogués ?
  3. Avez-vous réussi à aider des personnes dépendantes grâce à vos souris ?

Plus largement, on sait que la recherche basée sur le modèle animal est gangrenée par un manque de reproductibilité des modèles, une équipe de chercheurs n’arrivant pas à reproduire les résultats d’une expérience réalisée par une autre équipe. Il arrive même qu’un chercheur n’arrive pas à reproduire ses propres résultats antérieurs.

En 2020, le ministre du Bien-être animal, Bernard Clerfayt, a consacré une partie du budget bruxellois au financement d’alternatives. Il serait intéressant de savoir à quoi à été utilisé ce financement puisque le nombre d’animaux sacrifiés dans les laboratoires bruxellois est quasiment stationnaire.

Les citoyens, en tant que contribuables, financent bien malgré eux une recherche dont l’utilité est contestable et en sont de plus en plus conscients.

Seuls des contrôles, indépendants et non annoncés, dans les labos et l’intégration de la protection animale au sein des commissions d’éthique permettraient de mettre fin au huis-clos qui existe actuellement dans les labos ainsi que de veiller au respect de la directive européenne 2010/63 qui recommande le remplacement des animaux. C’est l’objet de la campagne menée par S.E.A. dans 15 stations du métro bruxellois, jusqu’au début décembre.

Contact S.E.A.

Solange T’KINT 0497 62 00 89        Vétérinaire André Ménache 0033 623 42 62 95 





 

 

 

[1] https://environnement.brussels/gestion-environnementale/assurer-le-bien-etre-animal/lexperimentation-animale-une-pratique-tres

[2] RTBF JT, 2 mai 2022

[3] En tant qu’enseignante bien que n’étant pas chercheuse, je peux affirmer qu’un élève dépendant aux drogues a beaucoup de mal à assimiler la matière.

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