Faut-il poursuivre les expériences sur les animaux?

Deux ans après le changement de statut des animaux, le débat sur leur utilisation dans les expériences scientifiques n’a guère avancé. Faut-il envisager d’exclure les animaux des laboratoires? Faut-il établir une distinction entre les espèces autorisées et d’autres interdites ?

Photo prise dans un institut allemand
Photo prise dans un institut allemand Crédits : Associations BUAV et Soko

En janvier 2015, l’Assemblée nationale votait un amendement accordant le statut d’êtres vivants « doués de sensibilité » aux animaux domestiques. Depuis 1804, l’animal était considéré comme un bien meuble. Ce changement de statut reflète une forte évolution des relations entre les hommes et les animaux. Certains traditions, comme la corrida, sont de plus en plus combattues. En Chine, le festival de la viande de chien, qui se tiendra le 20 juin dans la ville de Yulin et au cours duquel 10 000 chiens sont massacrés pour être consommés, est combattu, depuis 2014, par des militants de la cause animale ainsi que par les autorités locales. Récemment, l’association L214 a provoqué un choc émotionnel important en publiant des vidéos tournées dans des abattoirs et dans des élevages intensifs de poules pondeuses. Hier encore, ce sont les conditions d’élevage des cailles en Italie, en Grèce, au Portugal et en France qui étaient dénoncées par l’association CIWF (Compassion in World Farming). Pas moins de 140 millions de cailles sont élevées en Europe.

Cette compassion à l’égard des conditions de vie des animaux touche également un domaine particulièrement sensible et délicat à traiter : l’expérimentation animale pratiquée par la recherche. Cette pratique concerne la médecine mais également des laboratoires industriels comme ceux de la cosmétique et le gouvernement fédéral australien vient de s’engager à y mettre un terme sur son territoire. En médecine, le « modèle animal » reste considéré comme nécessaire avant de procéder à des tests sur l’homme, en particulier pour le développement de nouveaux médicaments. Une enquête menée par la philosophe Audrey Jougla estime que plus de 11 millions d’animaux sont utilisés de cette façon chaque année en Europe.

L’expérimentation animale pose de façon aigue la question de la façon dont les animaux sont considérés par l’homme. Faut-il les traiter comme des êtres inférieurs que l’on le droit de faire souffrir dès lors que la santé humaine est en jeu ? Faut-il les reconnaître comme des êtres vivants à part entière dotés d’une sensibilité et ressentant la douleur ? Dans ce cas, la recherche doit-elle se passer de leur utilisation comme animaux de laboratoire ? Quelles seraient les conséquences d’une telle décision sur les avancées de la médecine en particulier ? Existent-ils des substituts à l’expérimention animale ?

[LIENS]

Association Antidote Europe: http://antidote\-europe.org/

Dossier Grand Agle de l’INSERM :
Recherche Animale: Pourquoi est-lle encore essentielle ?[
http://www.inserm.fr/content/download/101771/733443/version/1/file/SS30\_web.pdf](http://GRAND ANGLE. La recherche sur l’animal n’a jamais été aussi strictement encadrée, l’éthique étant au cœur de tous ces projets scientifiques.)

Respecter les animaux pour la science de demain – Commission Européenne:
http://ec.europa.eu/environment/chemicals/lab\_animals/pdf/guidance/directive/fr.pdf

Intervenants

  • Audrey Jougla : philosophe, auteure de “Profession : animal de laboratoire” éditions Autrement
  • André Ménache : vétérinaire et zoologiste, membre du comité « Stop Vivisection » et directeur de l’association Antidote Europe
  • Brigitte Rault : vétérinaire et responsable du Bureau de l’expérimentation animale (BEA) de l’Inserm
  • Thierry Galli : directeur de l’Institut thématique multi-organisme d’Aviesan Biologie cellulaire, développement et évolution

Bibliographie

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Profession : animal de laboratoire Editions Autrement, 2015


http://www.franceculture.fr/emissions/science-publique/science-publique-vendredi-10-juin-2016

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