A propos de l’article « Psoriasis : une nouvelle arme immunitaire » publié dans le Soir du 10 janvier 2020.
PSORIASIS
La recherche destinée à trouver un nouveau traitement pour mieux soigner une maladie est bien sûr louable. Dans l’article Psoriasis : une nouvelle arme immunitaire, des chercheurs de l’ULB mettent en avant un nouveau traitement pour soigner le psoriasis, en se basant principalement sur des études menées avec des souris. On pourrait intituler l’article comme le propose le journaliste du Soir : « Comment la recherche fondamentale peut trouver des solutions directement au lit du patient ? »
Pour la plupart des chercheurs, « recherche fondamentale » égale « expérimentation animale » comme le démontre l’exemple ci-dessus. Et qui oserait remettre en question l’utilisation des animaux en recherche biomédicale ? Eh bien, osons quand même poser la question. A quel point ce type de recherche est-il réellement efficace ? Une souris génétiquement modifiée peut-elle franchir les 70 millions d’années d’évolution qui sépare son système immunitaire de celui de l’être humain ?
L’utilisation des souris afin de trouver un traitement pour le psoriasis date d’au moins 1964. Il est possible que sur plus de 50 ans de recherches, utilisant plusieurs millions de souris et des milliards d’euros, on puisse tomber sur un traitement performant, par pur hasard (comme au casino). En l’occurrence, ceci correspond quasiment aux chiffres cités dans un article phare ayant examiné 25 000 articles en recherche fondamentale prétendant à une future application chez l’homme. L’auteur de cette enquête constatera un taux de réussite de 0,004 %(Crowley WF Jr. Translation of basic researchintousefultreatments: how oftendoesitoccur? Am J Med. 2003).
Selon les chercheurs de l’ULB, leur nouveau traitement fait actuellement l’objet d’essais cliniques ce qui signifie que son efficacité n’est pas encore établie, et que ses « effets secondaires éventuels ne sont pas encore connus » (sic). On espère pour les patients souffrant du psoriasis que la médecine trouvera des traitements performants mais il faut également se poser la question de savoir si la médecine n’évoluerait pas plus vite si les énormes moyens octroyés à l’expérimentation animale étaient investis dans une recherche plus ciblée (comme le démontre la médecine personnalisée) et sans recours à l’animal.
Le fait qu’il est plus facile pour un chercheur d’obtenir 100 souris et une subvention, que d’obtenir des déchets chirurgicaux humains destinés à l’incinération est un petit exemple que les choses n’évoluent pas dans le bon sens. Le fait que la quasi-totalité des budgets en matière de recherche fondamentale sont octroyés à l’expérimentation animale est également une très mauvaise nouvelle. C’est la raison pour laquelle nous demandons à nos élus de créer une Commission d’enquête parlementaire autour du sujet de l’expérimentation animale aujourd’hui, au nom de la transparence et de la science basée sur des preuves.
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